Sur le Mensonge

 7ème dimanche après la Pentecôte

Sur le Mensonge


Gardez-vous des faux prophètes. (S.Matth., VII, 15.)


Gardez-vous bien, nous dit Jésus-Christ, de fré­quenter toute personne qui use de fourberie dans ses paroles et dans ses actions. En effet, M.F., nous voyons que rien n'est plus indigne d'un chrétien, lequel doit être un fidèle imitateur de son Dieu qui est la droiture et la vérité même, que de penser une chose et de dire l'autre. Aussi Jésus-Christ, dans l'É­vangile, nous recommande de ne jamais mentir : « Dites oui ou non, cela est ou cela n'est pas. » Saint Pierre nous dit que « nous devons être semblables aux petits enfants, qui sont simples et sincères, ennemis de tout mensonge et de toute dissimulation. Oui, M.F., si nous voulons examiner les suites funestes de la dupli­cité et du mensonge, nous voyons qu'ils sont la source d'une infinité de maux qui désolent le monde. Arrêtons ­nous un instant, M.F., à une morale si peu connue, et qui est cependant si nécessaire. Non, M.F., il n'y a point de vice plus répandu dans le monde que la dupli­cité et le mensonge : c'est dans ce sens que l'on dit que presque tous les hommes sont menteurs. Si nous vou­lons, M.F., plaire à Dieu nous devons grandement craindre de contracter une si mauvaise habitude, qui est d'autant plus dangereuse que tout la favorise et la fomente. Pour vous en donner autant d'horreur que vous en devez avoir, je vais vous montrer 1° ce que c'est que le mensonge et la duplicité ; 2° combien le bon Dieu lui-même l'a en horreur, et 3° combien il le punit, même en ce monde.


I. – Si je demandais à un enfant ce que c'est que men­tir, il me répondrait : « Monsieur le curé, mentir, c'est parler contre sa pensée, c'est dire une chose et en pen­ser une autre. » Mais, direz-vous, en combien de manières est-ce que l'on ment ? – Le voici, M.F., écoutez-le bien. L'on ment 1° par orgueil, quand l'on raconte ce que l'on a fait ou dit et qu'on l'augmente, que l'on dit plus qu'il n'y en a ; 2° l'on ment pour porter perte à son prochain, en disant du mal de sa personne et de ses marchandises, ou quand l'on dit des choses qui sont fausses, et cela, par vengeance ; 3° l'on ment pour faire plaisir au pro­chain : ce qui arrive quand nous cachons certains défauts que nous devrions faire connaître, comme font les domestiques ou les enfants qui voient des gens de la maison voler leurs maîtres ; et étant interrogés, soutiennent que cela n'est pas, qu'ils ne les ont jamais vus ; ou bien, c'est quand nous sommes appelés en justice et que nous ne disons pas la vérité pour ne pas faire condamner les personnes que nous aimons ; 4° nous mentons pour vendre plus cher ou pour acheter à meilleur marché : ce que nous faisons par avarice ; 5° nous mentons pour attraper quelqu'un, ou pour faire rire et amuser la compagnie ; 6° nous mentons en nous confessant. Voilà, M.F., les mensonges les plus ordinaires et que nous devons bien expliquer dans nos confessions, puis­que vous voyez que nous avons des sentiments diffé­rents dans chaque mensonge que nous disons. Oui, M.F., de quelque côté que nous considérions le men­songe et la duplicité, ils nous doivent paraître infiniment odieux. D'abord, du côté de Dieu, qui est la vérité même, ennemi de tout mensonge. Hélas ! M.F., que nous connaissons peu ce que c'est que ce péché ! Com­bien de péchés qui sont des mensonges mortels, et qui, par conséquent, donnent la mort à notre âme et nous ravissent le ciel pour jamais ! En effet, M.F., mentir par orgueil c'est un péché mortel, en disant plus que nous n'avons fait ou dit pour nous faire estimer. Mentir en justice est aussi un péché mortel si l'on cache la vérité ; mentir par vengeance, en est un aussi ; mentir en confession est un sacrilège. Hélas ! mon Dieu, que le mensonge conduit d'âmes en enfer ! Mais supposons, M.F., que vos mensonges, ou du moins le plus grand nombre, ne soient que des péchés véniels ; avons-nous bien compris ce que c'est que le péché véniel ? Parcou­rez toutes les différentes circonstances de la mort et de la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ jusque sur le Calvaire, examinez tout ce qu'il a souffert, et alors vous pourrez vous faire une idée de la grandeur du mensonge et de l'outrage qu'il fait à Dieu. Vous dites que le mensonge ne donne pas la mort à notre âme, ni à Jésus-Christ ! Ah ! malheureux ! vous comptez donc pour rien son agonie au jardin des Olives, lorsqu'il fut pris, lié et garrotté par ses ennemis ? Vous comptez donc pour peu de chose, M.F., lorsqu'il fut couronné d'épines et fla­gellé, où son pauvre corps fut réduit tout en sang ? Vous comptez donc pour peu de chose les tourments qu'il en­dura pendant cette nuit affreuse, où on lui fit subir tout ce que jamais les hommes ni les anges ne pourront com­prendre ? Vous comptez donc pour rien les horreurs qu'on lui fit essuyer en portant sa croix sur le Calvaire ? Eh bien ! M.F., voilà les tourments que le mensonge procure à Jésus-Christ. C'est-à-dire que chaque men­songe que nous disons, selon qu'il est plus ou moins mauvais, conduit Notre-Seigneur Jésus-Christ jusqu'au Calvaire. Dites-moi, M.F., croiriez-vous que vous avez traité Jésus-Christ, notre tendre Sauveur, d'une manière si indigne, toutes les fois que vous dites des men­songes ? Hélas ! que celui qui pèche connaît peu ce qu'il fait !


II. – Si nous considérons le mensonge par rapport à nous-mêmes, nous verrons combien il nous éloigne de Dieu, combien il affaiblit en nous la source de ses grâces, combien il porte le bon Dieu à nous diminuer ses bien­faits. Hélas ! que de chrétiens qui ont commencé leur damnation par ces péchés et qui maintenant sont en enfer ! Mais, d'un autre côté, considérons-le par rapport à notre dignité de chrétiens : nous, M.F., qui, par le Baptême, sommes devenus les temples du Saint-Esprit qui est ennemi de tout mensonge, hélas ! M.F., dès que nous avons le malheur de mentir, le Saint-Esprit s'en va et nous abandonne, et le démon prend sa place et devient notre maître. Voilà, M.F., les tristes effets et les ravages effroyables que le mensonge produit en celui qui est si aveugle que de le commettre. Cependant, M.F., que ces péchés sont communs dans le monde ! Voyez ces pères et mères qui ne cessent de vomir ces péchés pendant toute la journée à leurs enfants, sous prétexte de les amuser et d'en avoir la paix. Hélas ! ces pauvres misérables ne voient pas qu'ils attirent la malé­diction sur leurs pauvres enfants, et qu'ils chassent le Saint-Esprit de leur cœur en leur donnant aussi l'habi­tude de mentir. – Mais, me diront ces pères et mères qui n'ont jamais connu leur devoir, c'est pour les faire rester tranquilles. Ils nous sont toujours après, cela ne porte de perte à personne. – Cela ne porte perte à per­sonne ? Mon ami, ne comptez-vous pour rien d'éloigner de vous le Saint-Esprit, de diminuer en vous la source des grâces pour votre salut ? Ne comptez-vous pour rien d'attirer la malédiction du ciel sur vos pauvres enfants ? Ne comptez-vous pour rien de prendre Jésus-Christ lui-­même et de le conduire jusqu'au Calvaire ? Mon Dieu ! que nous connaissons peu le ravage que le péché fait dans celui qui a le malheur de le commettre ! Mais, cependant, il faut convenir que vos mensonges les plus ordinaires et les plus pernicieux sont ceux que vous dites dans les ventes et dans les achats que vous faites les uns avec les autres : sur quoi je trouve une belle expression de l'Écriture sainte. « Le mensonge, nous dit le Saint-Esprit, est entre le vendeur et l'ache­teur comme un morceau de bois serré entre deux pier­res ; » c'est-à-dire, c'est à celui qui aura le plus de ruses et de fourberie et moins de bonne foi, et dira le plus de mensonges. Voyez l’acheteur : il n'y a sorte de men­songe qu'il ne dise pour rabaisser autant qu'il peut la marchandise qu'il achète ; il y trouve mille défauts, grands ou petits. Voyez le vendeur : de son côté, il invente toutes sortes de faussetés pour relever le prix de sa marchandise. Chose étrange ! M.F., celui qui vient de l'acheter il n'y a qu'un instant, qui en disait tant de mal, qui y trouvait mille défauts, maintenant qu'il en est maître, il n'y a mensonge qu'il ne dise pour en relever le prix et la faire valoir plus qu'elle ne vaut ; et, pour justifier que cela est vrai, que de serments faux ! que de fourberies ! que de paroles inutiles ! Mais, d'où vient tout cela, M.F. ? du désir d'avoir du bien ou de l'argent, qui nous fait préférer un bien périssable au salut de notre âme et à la jouissance de Dieu. Hélas ! qui pourra jamais comprendre combien nous sommes misérables, de vendre notre âme, le ciel et notre Dieu, pour si peu de chose ? Mais, me direz-vous, il est bien permis de louer ses marchandises. – Oui, sans doute, mon ami, quand nous ne disons que la vérité ; mais est-il permis de mentir pour tromper votre voisin ? Vous savez très bien que non. Si quelqu'un vous a trompé dans quelque marché, vous dites vite qu'il est un fripon, un adroit, que vous n'auriez jamais dit cela de lui ; et vous, à la première occasion, vous en trompez un autre si vous le pouvez, et vous seriez un brave homme ? Comprenez-vous bien, M.F., jusqu'à quel point l'avarice vous aveugle ? – Mais, me direz-vous, quand on vend quelque chose, est-on obligé de faire connaître les défauts ? – Oui, sans doute, quand vous vendez quelque chose qui a des défauts cachés, que le marchand ne peut ni voir ni con­naître, vous êtes obligés de les faire connaître, si­non vous êtes aussi coupables, et même plus, que si vous lui preniez son argent dans sa poche ; parce qu'il se méfierait de vous, au lieu qu'il se confie à vous, et vous le trompez. Si cela vous est arrivé, vous devez rendre et réparer la perte que vous lui avez causée. Si c'est dans une foire, et que vous ne connaissiez nulle­ment la personne ni ses parents, vous devez le donner aux pauvres, afin que le bon Dieu bénisse cette personne dans ses biens pour la compenser du tort que vous lui avez fait. Ne croyez pas, M.F., que le bon Dieu laisse passer tout cela ; vous verrez qu'au jour du jugement, vous allez retrouver toutes les injustices que vous avez commises dans vos ventes et vos achats ; et cela, jusqu'à un sou. Mais, me direz-vous, l'on m'a bien trompé, et quand on me trompe l'on ne me rend pas ; je fais aux autres comme l'on a fait à moi-même ; tant pis pour celui qui se laisse attraper. – Oui, sans doute, M.F., voilà le langage du monde : c'est-à-dire, des gens sans reli­gion. Mais, dites-moi, M.F., êtes-vous bien persuadés que lorsque vous irez paraître devant le tribunal de Jésus-Christ, il va recevoir toutes ces frivoles excuses ? Que vous dira-t-on ? « Misérables, est-ce parce que les autres faisaient mal, se damnaient et me faisaient souf­frir, qu'il fallait les imiter ? » Cependant, à vous entendre parler, vos mensonges ne portent perte à personne. Dites-vous cela avec bien de la réflexion ! Prenez tous vos marchés et toutes vos ventes les uns après les autres ; repassez dans votre mémoire tous les men­songes que vous avez dits. N'est-il pas vrai que vous n'avez jamais menti à votre désavantage ? et qu'au con­traire, toutes les fois que vous avez menti, c'était au désavantage de votre prochain en le trompant ? Com­bien de fois, M.F., en vendant vos marchandises, ou vos bêtes, ou autre chose, vous avez dit que vous en aviez trouvé tant..., tandis que, le plus souvent, cela n'était pas vrai. Si cela vous a fait vendre davantage, ne manquez pas, M.F., de vous examiner ; et si cela vous est arrivé, de rendre à la personne, si vous la connaissez, ou bien aux pauvres, si vous ne la con­naissez pas. Je sais bien que vous ne le ferez pas ; mais je vous dirai toujours ce que vous devez faire, car je ne serai pas damné parce que vous n'aurez pas bien fait ; mais seulement si je ne vous faisais pas connaître vos devoirs. – Mais, me direz-vous, je ne fais pas plus de mal que les autres, qui me trompent quand ils peuvent. – Mais si les autres se damnent, il ne faut pas vous damner pour si peu de chose. Laissez-les se perdre, puisque vous ne pouvez pas les en empêcher ; mais, pour vous, tâchez de sauver votre pauvre âme ; puisque Notre-Seigneur Jésus-Christ nous dit que si nous vou­lons nous sauver, il nous faut faire tout le contraire du monde. – Je fais comme les autres, dites-vous. – Mais si vous voyiez une personne courir dans un précipice, parce qu'elle va s'y jeter, iriez-vous vous-même ? Non, sans doute. Dites donc plutôt que vous n'avez point de foi ; que peu vous importe de tromper vos voisins, pourvu que vous y trouviez votre compte et de quoi rassasier votre avarice. Mais, me direz-vous, comment faut-il donc nous com­porter quand nous vendons ou quand nous achetons ? – Comment ? M.F. Voilà ce que vous devez faire ; mais ce que vous ne faites presque jamais. C'est de vous mettre à la place de celui qui vend lorsque vous achetez, et à la place de celui qui achète lorsque vous vendez ; et ne jamais profiter de la bonne foi des personnes ou de leur ignorance pour leur vendre plus cher ou acheter meilleur marché. – Mais, me direz-vous, malgré toutes les précautions que l'on prend, souvent l'on est attrapé. – Cependant, M.F., je vous dirai que si vous désirez le ciel, quoique l'on vous trompe, vous ne devez pas vous servir de ce prétexte pour tromper les autres. – Mais, me direz-vous, d'après la manière dont la plupart des gens se conduisent, je crois qu'il y en aura bien peu de sauvés. – Cela est très véritable ; mais, bien qu'il soit vrai qu'il y en aura très peu de sauvés, il faut tâcher de l'être. Nous devons préférer plutôt n'être pas si riches, faire quelque perte et n'attraper personne tant moins que nous pouvons, et aller au ciel.


III. – Maintenant, pour vous donner, M.F., une grande horreur du mensonge, nous n'avons qu'à par­courir l'Écriture sainte de l'Ancien et du Nouveau Tes­tament, et nous y verrons combien sont grands les châtiments que le bon Dieu exerce, même dès cette vie, sur ceux qui se rendent coupables de ce péché ; et, en même temps, nous verrons combien les saints ont mieux aimé et préféré toutes sortes de tourments, même les plus rigoureux et la mort, plutôt que de dire un simple mensonge. Le Saint-Esprit nous dit : « Ne mentez jamais et ne trompez jamais personne. » Le Prophète nous dit « que le Seigneur fera périr tous ceux qui osent mentir. » Oui, M.F., les saints nous disent qu'il vaudrait mieux que tout le monde tombât en ruine que de dire un simple mensonge. Ils nous disent encore que, quand un seul mensonge devrait délivrer tous les damnés de leurs tourments et les conduire au ciel, nous ne devrions pas le dire. Nous lisons dans la vie de saint An­thime, qu'étant cherché par les archers de l'empereur, avec ordre de lui ôter la vie, ceux-ci s'étant adressés à lui-même sans le connaître, il leur fit faire bonne chère. Quand ils connurent, à ce qu'il leur dit, que c'était lui-même, ils n'eurent jamais le courage de le faire mourir après tant de bonté. « Non, lui dirent-ils, nous n'avons pas le courage de vous faire mourir, vous nous avez trop bien reçus ; restez-là, nous dirons à l'empereur que nous ne vous avons pas trouvé. » – « Non, mes frères, leur dit le saint, il n'est jamais permis de mentir ; j'aime mille fois mieux mourir que si je suis cause que vous dites un mensonge. » Il part avec eux pour souffrir la mort la plus cruelle. Nous lisons dans l'histoire que l'empereur envoya des gens armés pour se saisir d'un homme nommé Phocas, qui était jardinier, avec ordre de le faire mou­rir ; mais comme personne ne le connaissait, l'ayant rencontré lui-même, ils lui demandèrent s'il connaissait un nommé Phocas qui était jardinier, ajoutant qu'ils venaient de la part de l'empereur pour le faire mourir. Il leur répondit, d'un ton de voix assuré et tranquille, que oui, qu'il le connaissait bien. Il les invita à venir chez lui en disant de se tenir en paix, qu'il se chargeait de cela. Pendant que ces gens faisaient bonne chère et qu'ils prenaient leur repas, il se fit une fosse dans son jardin. Le lendemain, il se présenta devant eux et leur dit : « C'est moi qui suis ce Phocas que vous cher­chez. » Mais ces soldats, tout étonnés de cela, lui dirent : « Eh ! comment pourrions-nous vous faire mourir, après que vous venez de nous traiter avec tant de bonté et de libéralité ? Non, nous ne le pouvons pas ; nous dirons à l'empereur que, malgré toutes nos recherches, nous n'avons pu vous trouver. » – « Non, mes amis, leur dit le saint, ne mentez pas, j'aime mieux mourir que si vous dites un mensonge. » Ils lui cou­pèrent la tête et l'enterrèrent dans son jardin où il avait fait lui-même sa fosse. Dites-moi, M.F., ces saints comprenaient-ils, oui ou non, la grandeur du mal que fait celui qui ment ? Mon Dieu, que celui qui a perdu la foi est misérable, puisqu'il ne connaît pas combien le péché est un grand malheur ! Le Saint-Esprit nous dit « que toute bouche qui ment tue son âme. » Notre-Seigneur disait aux Juifs « qu'ils étaient des enfants du démon, parce que la vérité n'était pas en eux. » Pourquoi cela, M.F. ? C'est que le démon est le père du mensonge. Nous lisons dans la vie du saint homme Job, que le Seigneur demanda à Satan d'où il venait. « Je viens, lui répondit le démon, de faire le tour du monde. » – « N'as-tu pas trouvé, lui dit le Seigneur, mon bon homme Job, qui est un homme simple et agissant avec une grande droiture de cœur, craignant Dieu, évitant le mal avec soin, et qui est ennemi du mensonge et de toute sorte de duplicité ? » Voyez-vous comment le bon Dieu prend plaisir à faire l'éloge d'une personne simple et droite dans toutes ses actions ? Voyez ce qui arriva à Aman, favori du roi Assuérus, pour avoir menti, en faisant passer les Juifs pour des perturbateurs. Ayant fait dresser une potence pour y attacher Mardochée, il y fut pendu lui-même. Voyez ce page de la reine Élisa­beth, qui ayant menti contre l'autre page, fut brûlé à sa place. Nous lisons dans l'Apocalypse que saint Jean vit, dans une vision, Notre-Seigneur assis sur un trône éclatant de gloire, qui lui dit : « Je renouvellerai toutes choses. » Il lui fit voir la céleste Jérusalem qui était d'une beauté inexplicable, et lui dit que celui qui se surmontera et vaincra le monde et la chair possédera cette belle Jérusalem ; mais pour ceux qui sont des homicides, des fornicateurs, des adultères et des menteurs, ils seront jetés dans un étang de soufre et de feu, qui est une seconde mort. Notre-Seigneur nous dit que les menteurs auront la même punition en enfer que les fornicateurs. Dites-moi, M.F., pourrons-nous traiter comme peu de chose ou comme une faute légère ce que le bon Dieu punit si rigoureusement, et même dès ce monde ? Voyez ce qui arriva à Ananie et à Saphire sa femme, qui furent frappés de mort subite pour avoir menti à saint Pierre. Nous lisons dans l'Écriture sainte qu'ayant vendu une terre, ils voulurent garder une partie de l'argent et porter le reste aux Apôtres pour le distribuer aux pauvres, voulant faire penser qu'ils donnaient tout. Ils voulaient paraître pauvres et rester riches ; mais le bon Dieu fit connaître à saint Pierre qu'ils le trompaient. Saint Pierre leur dit : « Comment l'esprit de Satan vous a-t-il rempli le cœur jusqu'à vous faire mentir au Saint­-Esprit ? Ce n'est pas aux hommes que vous mentez, mais à Dieu même. » A peine Ananie eut-il entendu ces paroles, qu'il tomba mort. Trois heures après, Saphire, sa femme, vint sans savoir ce qui était arrivé à son mari, elle se présenta devant les Apôtres. Saint Pierre lui dit : « Est-ce bien vrai que vous n'avez vendu le fonds de votre terre que cela ? » Elle lui répondit : « Oui, nous ne l'avons vendu que cela. » Alors saint Pierre lui dit : « Comme votre mari, vous vous êtes accordés à tromper l'Esprit du Seigneur ; pensez-vous que vous pouvez en imposer à l'Esprit du Seigneur ? Vous serez punie de votre mensonge comme votre mari. Voilà des gens qui viennent de porter votre mari en terre, et, maintenant, ils vont vous y porter aussi. » A peine eut-il dit cela, qu'elle tomba morte et fut em­portée par les mêmes personnes. Mais cependant, M.F., nous pouvons dire que les mensonges les plus mauvais sont ceux que nous disons lorsque nous nous confessons : c'est-à-dire, dans le tri­bunal de la pénitence. Par là, non seulement nous méprisons le commandement qui nous ordonne d'être sincères, mais encore nous profanons le sang adorable de Jésus-Christ. Nous changeons en poison mortel ce qui nous devait rendre la santé de notre pauvre âme, et nous outrageons même le bon Dieu dans la personne de ses ministres, qui sont placés sur le trône de sa mi­séricorde ; nous réjouissons l'enfer en attristant tout le ciel ; nous mentons à Jésus-Christ lui-même, qui voit et qui a compté tous les mouvements de notre cœur. Vous ne doutez pas, M.F., que, si vous aviez menti en vous confessant, et que vous vous contentiez de vous accuser que vous avez menti, cela ne vaudrait rien. Je dis encore, M.F., que nous mentons par notre silence ou par quelque signe qui fait croire le contraire de ce que nous pensons. Nous lisons dans l'histoire un exemple qui nous fait voir combien le bon Dieu punit rigoureusement les menteurs. Il est rapporté dans la vie de saint Jacques, évêque de Nisibe en Mésopo­tamie, qui vivait dans le quatrième siècle, que, passant par une ville, il y eut deux pauvres qui vinrent lui demander de l'argent, en lui disant que leur camarade venait de mourir et qu'ils n'avaient rien pour le faire enterrer. Ces gens, sachant qu'il était bien charitable, avaient dit à l'un d'eux de faire semblant d'être mort, et qu'ils iraient demander à cet évêque de quoi se divertir. En effet, l'autre se couche par terre comme si, vérita­blement, il avait été mort. Le saint, plein de charité, leur donna ce qu'il put. Pleins de joie, revenant vers leur compagnon pour lui faire part de ce que l'évêque leur avait donné, ils le trouvèrent véritablement mort. Le saint évêque s'étant mis en prières pour demander le pardon des péchés de ce pauvre homme, dans le temps qu'il était en prières, il vit revenir ces deux jeunes gens qui étaient tout en larmes d'avoir été punis de leur mensonge. Ils se jetèrent aux pieds du saint en le priant de les pardonner ; que, s'ils l'avaient trompé, c'était la misère qui les avait portés à cela ; ils le con­jurèrent, en grâce, de prier le bon Dieu de ressusci­ter leur compagnon. Le saint, au lieu de les gronder, imita la charité de son divin Maître ; il y consentit vo­lontiers, pria pour lui, et le bon Dieu rendit la vie à celui auquel le mensonge avait donné la mort. « Mes enfants, leur dit le saint, pourquoi avez-vous menti ? Il fallait me demander ; je vous aurais donné, et le bon Dieu n'aurait pas été offensé. » (Ribadeneira, 15 juillet.) Non, M.F., il n'est pas permis de mentir, comme le croient certaines personnes ignorantes et sans religion, pour éviter le bruit dans un ménage, soit les enfants envers père et mère, soit envers les domestiques. Vous ferez toujours moins de mal en laissant crier le mari ou la femme ou le voisin, que si vous mentez. Ne vaut-il pas mieux que vous supportiez les humiliations que si vous les faites supporter à Dieu même ? Nous ne devons pas même mentir pour cacher nos bonnes œuvres. Si quelqu'un vous demande si vous avez fait quelque bonne œuvre, si vous êtes obligé de parler, dites que oui, parce que votre mensonge outragerait plus le bon Dieu que votre bonne œuvre ne le glorifierait. En voici un bel exemple. Il est rapporté qu'un saint nommé Jean, était allé visiter un monastère ; lorsque les religieux furent réunis ensemble (il y avait là un diacre qui, par humilité, crainte qu'on eût quelque égard pour lui, n'a­vait jamais dit ce qu'il était), ce saint leur demanda s'il n'y avait point d'ecclésiastique parmi eux. Tous répondirent que non ; mais le saint, se tournant du côté de ce jeune homme, dit en le prenant par la main : « Mais, en voilà un qui est diacre. » Le supérieur lui répondit : « Mon père, il ne l'a dit à personne, sinon à un seul. » Lui baisant la main, le saint lui dit : « Mon ami, gardez­-vous bien de désavouer la grâce que le bon Dieu vous a faite, de peur que vous ne tombiez dans un malheur, et que votre humilité ne vous fasse tomber dans le men­songe ; car il ne faut jamais mentir, non seulement en mauvais dessein, mais encore sous le prétexte d'un bien. » Le diacre le remercia et ne cacha plus ce qu'il était. Saint Augustin nous dit qu'il n'est jamais permis de mentir, pas même quand il s'agirait de faire éviter la mort à quelqu'un. Il nous dit qu'il y avait dans la ville de Togaste en Afrique, un évêque nommé Firmin ; un jour il lui vint des gens de la part de l'empereur, lui deman­der un homme qu'il tenait caché chez lui. Il répondit à ceux qui l'interrogeaient, qu'il ne pouvait ni mentir ni leur dire où il était. Alors, voyant son refus de leur dire l'endroit où était celui qu'ils cherchaient, ils le prirent et lui firent souffrir tout ce que leur cruauté put leur inspirer. Ensuite, l'ayant présenté à l'empe­reur, celui-ci en fut si touché que, non seulement il ne le fit pas mourir, mais encore accorda la grâce à celui qui était chez lui. Hélas ! M.F., si le bon Dieu nous mettait à de pareilles épreuves, qui de nous ne succom­berait pas ? Que le nombre serait petit de ceux qui fe­raient comme ce saint évêque, qui préférait la mort plutôt que de dire un mensonge pour sauver sa vie et celle de son ami ! Hélas ! M.F., c'est que ce saint com­prenait combien le mensonge outrage le bon Dieu, et qu'il vaut bien mieux tout souffrir, et même perdre la vie, que de le commettre ; tandis que nous, dans notre aveuglement, nous regardons comme rien ce qui est bien grand aux yeux de Dieu, et qu'il punit bien rigoureuse­ment dans l'autre vie. Oui, M, F., il vaudrait bien mieux perdre, si vous voulez, votre santé, votre bien ou votre réputation et votre vie même, que d'offenser le bon Dieu et de perdre le ciel. Tous les biens ne sont que pour le temps présent, au lieu que le bon Dieu et notre âme sont pour l'éternité. Si nous venons de voir combien le mensonge et la duplicité sont communs dans les ventes et les achats, ils ne se trouvent pas moins dans la conversation et dans les sociétés. Si le bon Dieu nous faisait voir et décou­vrir les cœurs de ceux qui composent une société ou une compagnie, nous verrions que presque toutes les pensées sont différentes des paroles qui sortent de leur bouche. L'on sait mettre le langage et tous les dehors de l'estime, de la bienveillance et de l'amitié, avec des sen­timents de haine et de mépris que l'on a dans le cœur, contre ceux avec qui l'on cause. Si vous entrez dans une maison, si vous paraissez dans une compagnie où l'on est occupé à diffamer votre réputation, aussitôt tous les visages changent de face ; l'on vous reçoit, l'on vous accueille avec un air gracieux et l'on vous accable, pour ainsi dire de politesses. Êtes-vous sorti ? aussitôt les railleries et les médisances sur votre compte recommen­cent. Dites-moi, M.F., peut-on trouver quelque chose de plus faux et de plus indigne d'un chrétien ? Hélas ! M.F., cependant rien de si commun dans le monde. Hélas ! M.F., ce monde si ingrat a beau nous trom­per, nous avons beau lui servir de risée, nous l'aimons, et nous nous trouvons infiniment heureux d'en être aimé. O aveuglement du cœur humain, jusques à quand te laisseras-tu séduire ? Jusques à quand tarderas-tu de te tourner du côté de ton Dieu qui ne t'a jamais trompé, pour quitter ce monde faux et hypocrite, qui ne peut te rendre que bien malheureux, même dès cette vie et en­core bien plus dans l'autre ? hélas ! M.F., que celui-là est insensé qui se réjouit d'en être applaudi et d'en être aimé, puisque ce monde est si faux et si trompeur ! Qui pourra jamais compter sur toutes les ruses et toutes les tromperies qui se forment dans le monde ? Voyez encore, M.F., votre langage par rapport à Dieu. « Mon Dieu, dit cet avare lorsqu'il fait sa prière, je vous aime par-dessus toutes choses, je méprise les richesses, elles ne sont que de la boue en comparaison des biens que vous nous promettez dans l'autre vie. » Mais, hélas ! M.F., ce même homme, au sortir de sa prière ou d'une église, n'est plus le même ; ces biens qui dans sa prière étaient si vils, il les préfère à son Dieu et à son âme ; il ne pense ni aux pauvres ni aux infirmes, et, peut-être, il se détourne d'eux, par crainte qu'ils lui demandent quelque chose. Diriez-vous, M.F., que c'est le même homme, qui, tout à l'heure, disait au bon Dieu qu'il était tout à lui ? Appliquez, M.F., la même réflexion au vindicatif. « Je vous aime, mon Dieu, et tout le monde, » dit-il dans son acte de charité ; et à deux pas, il n'y a sorte de mal qu'il ne dise de son voisin. Voyez cet ambitieux, qui, dans sa prière, dit à Dieu : « Si j'ai le bonheur de vous aimer, je suis assez riche, je ne demande rien de plus ; » et un moment après, s'il aperçoit quelqu'un qui fasse quelque profit qu'il aurait pu faire, il est comme un désespéré. Écoutez cet impudique qui vous fait tant d'éloges de la sainte vertu de pureté ; d'ici à quelques moments, il vomira toutes sortes de saletés, ou s'y plongera. Voyez cet ivrogne, qui blâme tous ceux qui se mettent dans le vin, qui perdent la raison et dépensent mal à propos leur argent ; dans une heure, peut-être, à la première compagnie, il se laissera traîner dans les cabarets et se remplira de vin. Disons de même, M.F., de tous ceux qui joignent la pratique extérieure de la religion avec leurs inclinations vicieuses. Dans l'église, auprès du bon Dieu, tous sont bons chrétiens, du moins en apparence ; mais, répandus dans le monde, ils ne sont plus les mêmes, on ne les reconnaît plus. Ouvrons les yeux, M.F., et reconnaissons combien tous ces mensonges et toutes ces fourberies sont indignes d'un enfant de Dieu, qui est la charité et la vérité même. Oui, M.F., soyons sincères dans tout ce que nous faisons pour le bon Dieu et pour le prochain, fai­sons pour les autres ce que nous voudrions que l'on fit pour nous, si nous ne voulons pas marcher dans le che­min de la perdition. En troisième lieu, nous avons dit que souvent l’on ajoute au mensonge des serments et des malédictions, ce qui arrive presque tous les jours. Si quelqu'un ne veut pas vous croire, vous dites : « Si ce n'est pas vrai, que jamais je ne bouge ! C'est aussi vrai que le bon Dieu vous voit, que cette marchandise est bonne ou que cette bête n'a pas de défauts. » Prenez bien garde ; M.F., de ne jamais ajouter au mensonge des serments, même pour assurer une chose vraie. Jésus-Christ nous le défend : « Quand vous voudrez assurer une chose, dites : Cela est ou cela n'est pas ; oui ou non ; je l'ai fait ou je ne l'ai pas fait. Tout ce que vous dites de plus vient du démon. » Soyez bien persuadés, M.F., que ce ne sont ni vos mensonges, ni vos jurements, qui vous font vendre davantage, ni qui font croire ce que vous dites, c'est tout le contraire. Voyez par vous-mêmes si vous vous prenez à tous ces serments et ces mensonges que vous font et vous disent ceux de qui vous achetez. Vous dites : « Je sais que les mensonges et les jurements ne leur coûtent rien, ils n'ont que cela à la bouche. » Mais voilà le langage du monde : « Si je ne mens pas en ven­dant, je ne vendrai pas autant que les autres. » Vous vous trompez ; plus l'on voit une personne conter ses mensonges en louant sa marchandise, plus on lui entend faire ses serments, moins on la croit et plus on se méfie d'elle. Mais si, en vendant ou achetant, vous avez la crainte de Dieu, vous vendrez autant et vous achèterez aussi bon marché que les autres, et vous aurez le bon­heur de sauver votre âme. D'ailleurs. M.F., ne devons­-nous pas préférer perdre quelque chose plutôt que de perdre notre âme, notre Dieu et notre paradis. Quand nous mourrons, de quoi vont nous servir toutes ces fourberies et ces duplicités dont nous nous sommes servis pendant notre vie ? Que de regrets d'avoir perdu le ciel pour si peu de chose ! Voyez ce que vous dit le cardinal Bellarmin. Il y avait, nous dit-il, dans Cologne, deux marchands, qui, pour vendre leurs marchandises, mentaient et juraient pres­que à tous les mots qu'ils disaient. Leur pasteur leur conseilla de quitter cette mauvaise habitude, parce que tous ces mensonges et ces jurements leur porteraient perte, qu'il croyait que s'ils disaient simplement la vé­rité, le bon Dieu les bénirait. Ils ne voulaient pas s'y résoudre ; cependant, pour obéir à leur pasteur, ils le firent enfin, et dirent à tous ceux qui venaient pour acheter leur marchandise qu'ils en voulaient tant, sans mentir ni jurer. Après quelque temps, leur pas­teur leur demanda s'ils avaient fait ce qu'il leur avait dit ; ils lui dirent que oui. Il leur demanda s'ils ne ven­daient pas autant qu'autrefois ; ils lui dirent : « Mon­sieur, depuis que nous avons quitté cette habitude de mentir et de jurer, nous vendons plus qu'auparavant. Nous voyons bien, maintenant, que tous ces mensonges et tous ces jurements ne sont que des ruses du démon pour tromper et perdre les marchands. A présent que les gens savent que nous ne mentons point et ne jurons plus, nous vendons le double d'autrefois, nous voyons que le bon Dieu bénit notre maison d'une manière vi­sible et que tout réussit bien chez nous. » Ah ! M.F., si nous avions le bonheur d'imiter ces marchands dans nos ventes et nos achats, que de péchés de moins, que de crainte de moins pour quand la mort viendra, alors, qu'il en faudra rendre compte, comme personne n'en doute ; puisque Jésus-Christ nous dit lui-même que nous rendons compte d'une parole inutile. Mais non, l'on ne pense pas à tout cela ; n'auriez-vous à vendre que pour un sol, vous mentez dès que l'occasion s'en pré­sente ; vous ne craignez ni de faire souffrir le bon Dieu, ni de perdre votre âme ; pourvu que vous gagniez deux sols, vous êtes contents, tout le reste n'est rien. Mais, M.F., surtout gardez-vous de jamais ajouter le serment au mensonge. Voyez ce qui arriva devant saint Edouard, roi d'Angleterre : Étant à table avec le comte Gondovin, son beau-père, qui était très orgueilleux et très jaloux, au point qu'il ne pouvait souffrir personne auprès du roi, celui-ci lui dit qu'il savait bien qu'il avait contribué à la mort de son père, le comte lui répondit : « Si cela est véritable, je veux que ce morceau de pain que je vais manger m'étrangle. » Hélas ! à peine eut-il mis son morceau de pain dans sa bouche, qu'il lui resta au gosier et l'étrangla. Il tomba mort à côté du roi. Il est vrai que le bon Dieu ne nous châtie pas toujours d'une manière si terrible, mais nous ne sommes pas moins coupables à ses yeux. Que devons-nous conclure de tout cela ? Le voici, M.F. C'est de ne jamais nous accoutumer à mentir ; car, une fois qu'on en a pris l'habitude, on ne peut plus s'en corriger ; il faut être sincère et véritable dans tout ce que nous disons et faisons. Si l'on ne veut pas nous croire, eh bien ! qu'on le laisse ! Ne jamais forcer d'au­tres personnes à mentir ; il y en a qui vous questionnent tant, qu'ils vous font dire des mensonges, ou bien vous font mettre en colère. Ils sont encore plus coupables que celui qui ment, puisque, sans eux, l'on n'aurait pas menti. Quand nous voulons nous confesser, il faut bien déclarer quels sont les mensonges que nous avons dits puisque vous avez vu qu'il y en a qui peuvent être des péchés mortels, selon notre intention en les disant. D'ailleurs, M.F., comment pouvons-nous employer à mentir notre langue qui a été arrosée du sang précieux de Jésus-Christ, notre bouche, qui, tant de fois, a servi de tabernacle au corps adorable de Jésus-Christ. O mon Dieu ! si nous pensions à tout cela, aurions-nous bien ce courage ? Heureux, M.F., celui qui agira avec simpli­cité et qui parlera toujours dans la vérité ! C'est le bon­heur que je vous souhaite.

 



24/12/2008
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